Pieros

Les enfants nés prématurés ont un risque plus élevé de problèmes ophtalmologiques. L’objectif principal de cette étude est de décrire le devenir ophtalmologique à 7 ans des enfants prématurés du réseau SEVE (Suivi des enfants vulnérables sur le réseau de périnatalité Loire Nord-Ardèche ELENA) ainsi que les facteurs de risque de morbidité ophtalmologique. D’autre part, ce travail a pour but d’évaluer l’efficacité du suivi ophtalmologique en place dans le réseau SEVE afin de proposer des améliorations et des recommandations pour le suivi ophtalmologique des enfants prématurés. Des enfants du réseau SEVE ont été inclus, nés à moins de 33 semaines d’aménorrhée (SA) entre le 4 novembre 2011 et le 28 février 2013 et suivis jusqu’à 7 ans. Les données périnatales ainsi que les données neuro-motrices et neuro-développementales du suivi SEVE ont été récupérées. Un examen ophtalmologique complet a été réalisé à 7 ans. La « morbidité ophtalmologique » a été définie par la présence d’une rétinopathie du prématuré (RDP), d’une amblyopie, d’un strabisme, d’une amétropie remarquable ou de toute autre anomalie ophtalmologique notable. Les facteurs de risque ont ensuite été recherchés. Enfin, les données ophtalmologiques du réseau SEVE ont été comparées aux conclusions de l’examen ophtalmologique des 7 ans. Soixante-huit enfants du réseau SEVE ont été examinés en ophtalmologie à 7 ans. Vingt-neuf (42.6 %) présentaient une pathologie ophtalmologique remarquable : atrophie optique, amblyopie (14.7 %), strabisme (11.8 %), myopie (10.3 %), hypermétropie (23.5 %), astigmatisme (17.7 %), anisométropie (7.4 %) mais, de façon remarquable, aucune RDP. Les analyses statistiques ont montré que la grossesse gémellaire et le retard de croissance intra-utérin (RCIU) étaient significativement associées à la présence d’une pathologie ophtalmologique à 7 ans. La leucomalacie périventriculaire (LMPV), la paralysie cérébrale, le score de coordination de l’échelle BLR (Brunet-Lézine Révisée) à 30 mois d’âge corrigé, les scores de motricité globale et de motricité fine de l’ASQ-3 à 4 ans, l’amblyopie et le RCIU étaient statistiquement associés à la présence d’un strabisme. Enfin, quatre enfants (13.8 %) présentant une anomalie ophtalmologique remarquable à l’examen des 7 ans n’ont pas été détectés par le suivi SEVE : il s’agissait d’une amblyopie sur anisométropie pour l’un d’entre eux et d’une amétropie isolée pour les trois autres. Les enfants nés avant 33 semaines d’aménorrhée, même indemnes de RDP, sont plus à risque de pathologies ophtalmologiques, notamment en cas de lésions neurologiques et de séquelles neuro-motrices ou neuro-développementales. Ils doivent bénéficier d’un suivi ophtalmologique rapproché au long cours afin de dépister précocement ces pathologies et d’améliorer leur prise en charge. Le réseau SEVE devra renforcer le suivi ophtalmologique de ces enfants.