Pieros

L'infection par le papillomavirus est l'IST la plus fréquente en France et est responsable d'environ 6300 cancers et 100.000 lésions condylomateuses chaque année. En2021, devant une couverture vaccinale faible chez les filles, la HAS a décidé de généraliser la vaccination en intégrant les garçons dans les recommandations nationales. De nombreux travaux ont montré que la plupart des parents de garçons étaient hésitants face à cette vaccination et que les médecins généralistes identifiaient de multiples freins pouvant expliquer ce phénomène. L'objectif de ce travail était de rechercher les déterminants de l'hésitation vaccinale antipapillomavirus chez les parents de garçons de 11 à 14 ans. Une étude qualitative, par entretiens semi-dirigés, a été réalisée de mai 2022 à février2023 auprès de douze parents recrutés en maison de santé pluriprofessionnelle dans la région Auvergne-Rhône Alpes. Les retranscriptions ont été anonymisées, codées puis une triangulation des données a été réalisée avec la directrice de ce travail. Cette étude a mis en lumière le caractère multifactoriel des déterminants de l'hésitation vaccinale anti-HPV chez les parents de garçons, regroupés en 4 grands thèmes : le médecin traitant, le parent, le vaccin et l'adolescent. Le médecin traitant occupe une place cruciale ; son avis et ses explications vont guider le parent dans son choix. Les représentations du parent, influencées par ses connaissances ou encore son parcours médical, vont expliquer en partie l'hésitation vaccinale. Le vaccin et ses caractéristiques notamment les effets indésirables vont être à identifier et expliquer. Finalement, l'avis de l'adolescent, bien que difficile à obtenir, va impacter la prise de décision parentale. Ce travail propose aux médecins généralistes de traiter de ces 4 thèmes en consultation afin de répondre au mieux aux interrogations des parents. Les différents thèmes à aborder en consultation ont été identifiés de façon claire et font écho avec ceux des travaux déjà réalisés. Il paraît intéressant de s'interroger sur la façon dont les informations sont transmises par les médecins et de la place que pourrait occuper l'école en dehors du lien médecin-parent-enfant déjà créé pour améliorer la couverture vaccinale.