Pieros

Ce travail de thèse vise, par une étude observationnelle qualitative, à déterminer les facteurs influençant l'implication des médecins généralistes dans prise en charge des patients toxicomanes sous substitution aux opiacés. Onze entretiens semi-dirigés ont été réalisés auprès de médecins généralistes installés dans la Drôme ou l'Ardèche. Une triangulation des analyses a permis de classer les différents thèmes et sous-thèmes abordés lors de ces entretiens. Les médecins se perçoivent comme des acteurs de premier recours face au toxicomane qu'ils considèrent comme un malade avec qui s'instaure une relation très particulière et complexe. Les traitements de substitutions sont perçus comme très bénéfiques, mais les avis divergent quant à l'objectif de sevrage. Les médecins déplorent un manque de formation initiale, théorique et pratique, en addictologie. Ils ne se sentent pas suffisamment en confiance pour instaurer le traitement de substitution mais seulement pour en assurer le suivi. La présence d'un CSAPA Centre de Soin, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie à proximité est primordiale pour beaucoup de médecins, bien que certains déplorent l'absence de retour d'information de leur part ainsi que l'absence de réseau permettant les échanges entre les différents acteurs médicaux-sociaux intervenant dans le suivi des patients Au total, ce travail met en avant la satisfaction que procure cette relation médecin-malade particulière, mais aussi toutes ses difficultés. Il souligne aussi l'attente des médecins généralistes en matière de formation et de structuration de la prise en charge en réseaux médico-sociaux.