Pieros

La dépression concerne 280 millions de personnes, soit 3,8% de la population mondiale. En France, en 2021, 12,5% de la population âgée de 18 à 85 ans aurait vécu un Épisode Dépressif Caractérisé. Le médecin généraliste (MG) est le principal professionnel de santé impliqué dans la prise en charge et le suivi des patients atteints de dépression. De nombreuses barrières à la prise en charge par les MG de patients atteints de dépression ont été référencées dans la littérature. L'objectif de ce travail était d'explorer et hiérarchiser les principales barrières à la prise en charge des patients atteints de dépression par les MG de Lyon 8ème, afin d'envisager des interventions ciblées et adaptées aux besoins des acteurs de santé du territoire. Cette étude est transversale, et monocentrique. Les données ont été recueillis au moyen d'un questionnaire basé sur le Barriers ta Depression Care Questionnaire (BDC-Q) et sur le Revised Depression Attitude Questionnaire (R-DAQ). Il a été distribué à l'ensemble des médecins généralistes du 81= arrondissement de Lyon. Sur les 71 médecins généralistes référencés dans le 8ème arrondissement de Lyon, 49 médecins généralistes ont renvoyé le questionnaire (69%). Les barrières identifiées concernaient principalement (i) la collaboration entre spécialistes de la santé mentale et MG, (ii) les modalités de prise en charge au cabinet de médecine générale des patients atteints de dépression (temps et cotation de la consultation), (iii) l'insuffisance de capacité d'accueil des structures spécialisées et (iv) le coût des soins de santé mentale pour les patients. Les pistes d'amélioration évoquées concernaient : Sur le territoire de Lyon 8, la création d'une communauté de pratique autour de la prise en charge de la santé mentale, pour améliorer la communication, stimuler la collaboration et le transfert de compétences. Au cabinet de MG, l'appui sur l'interprofessionnalité avec les assistantes médicales, les infirmiers de pratique avancée ou de santé publique, et l'utilisation des outils existants tels que sites internet, et auto-questionnaires validés. Il nous parait nécessaire de nous appuyer sur les méthodes proposées par les sciences de l'implémentation pour transposer ces pistes d'amélioration à l'échelle de Lyon 8.