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Plomb et saturnisme.

2022
Santé
Organismes Producteurs
  • Santé publique France Auvergne-Rhône-Alpes
Résumé
Le saturnisme infantile figure parmi les maladies à déclaration obligatoire en raison des lourdes conséquences de l’intoxication par le plomb sur le développement cognitif et psychomoteur de l’enfant et pour déclencher des mesures visant à réduire l’exposition au plomb de chaque cas déclaré. Même si, depuis plusieurs décennies, le plomb a été interdit pour de nombreux usages (peintures, canalisations et branchements des réseaux d’eau, essence, etc), le saturnisme infantile est toujours présent et demeure une préoccupation de santé publique en France et en Auvergne-Rhône-Alpes qui fait partie des régions les plus concernées. L’analyse des données de surveillance régionales entre 2015 et 2019 montre, en effet, que le nombre de cas déclarés ne diminue pas. La répartition de ces cas est très hétérogène selon les départements et souvent étroitement liée à l’activité de dépistage, ce qui souligne que la sensibilisation des déclarants et de l’ensemble des partenaires impliqués dans la lutte contre le saturnisme reste essentielle. Les facteurs de risque devant amener à la prescription d’une plombémie sont rappelés en introduction de ce BSP. Quelques indicateurs relatifs à l’ancienneté et la qualité des logements permettent d’identifier les territoires de la région où ce dépistage devrait être accentué. L’habitat ancien reste le premier facteur de risque d’exposition au plomb des enfants.
Au-delà des données de surveillance, ce BSP présente également plusieurs retours d’expérience relatifs à des contaminations environnementales par le plomb : plomb hydrique, plomb dans les sols d’anciens sites miniers, plomb dans les stands de tir sportif où les niveaux d’exposition aux poussières de plomb peuvent être très élevés. Une campagne nationale a d’ailleurs été lancée en octobre 2021 avec la Fédération française de Tir pour informer les licenciés de ces risques et les sensibiliser aux comportements à adopter.
Enfin, il est apparu ces dernières années un changement de profil des cas, avec un plus grand nombre de cas détectés parmi les populations migrantes. Si le plus souvent l’exposition au plomb a bien eu lieu dans le pays d’origine et/ou les pays traversés lors de leur parcours de migration, elles restent particulièrement vulnérables à ce risque en raison de leurs conditions
de logement parfois très précaires. L’étude de la PASS pédiatrique de Bron (69) montre qu’un tiers des enfants ayant été vus en consultation entre janvier 2015 et octobre 2017 étaient SDF ou vivaient en squat et que près de un sur cinq était potentiellement concerné par le saturnisme infantile.
*L'astérisque indique les organismes ayant changé de dénomination ou ayant cessé leur activité.


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