Pieros

Depuis quelques années, on observe une augmentation de l’installation en libéral des sages-femmes, ainsi qu’une extension de leur champ de compétences. En raison de cette évolution, les sages-femmes et les médecins généralistes sont amenés à travailler ensemble. Durant nos stages, nous avons pu constater que cette collaboration était le plus souvent difficile, les relations entre sages-femmes et médecins généralistes se révélant tendues. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé, par le biais de notre travail de recherche, d’étudier comment les médecins généralistes et les sages-femmes se coordonnent autour du suivi de grossesse physiologique dans les bassins du Puy-en-Velay et de Saint-Étienne. Pour répondre à notre objectif, nous avons choisi de réaliser une étude observationnelle qualitative avec une approche inspirée de la méthode par théorisation ancrée avec un échantillonnage raisonné théorique de sages-femmes libérales et de médecins généralistes du territoire désigné. Notre étude a mis en évidence qu’un suivi de grossesse conjoint entre les sages-femmes et les médecins généralistes est difficile et rare. Il apparaît, de façon quasi unanime, comme un facteur de redondance, voire d’erreur et de frein à la relation soignant/soigné. D’autre part les sages-femmes et les médecins généralistes mettent en avant un défaut de communication qui serait le principal frein à leur collaboration. Tous voient en effet un intérêt à une collaboration qui reste à développer afin d’appréhender les compétences et les pratiques de chacun. Les modalités de la collaboration entre les médecins généralistes et les sages-femmes restent à établir en élaborant un protocole de collaboration et en apprenant à travailler ensemble dès le parcours universitaire.