Pieros

Dans le contexte de la pandémie à SARS-CoV2, des PCR COVID-19 rapides ont été disponibles pour les services d'Urgences à partir d'août 2020, délivrant un résultat rapide en moins de deux heures, mais consommatrices de ressources humaines et économiques. Dans ces services très fréquemment saturés, le rendu d'une PCR rapide peut constituer une aide importante dans l'optimisation des parcours des patients en déterminant plus rapidement leur statut viral. L'objectif de cette étude est d'étudier l'impact d'une technique de PCR COVID-19 rapide sur l'amélioration du flux des Urgences. Il s'agit d'une étude de cohorte, rétrospective, observationnelle, monocentrique, réalisée au sein d'un service d'Urgences des Hospices Civils de Lyon. Nous avons analysé l'ensemble des dossiers des patients adultes hospitalisés et ayant bénéficié d'une PCR COVID-19 (rapide ou standard) entre le 1er septembre et le 30 novembre 2020, période correspondant à la « 2ème vague » avec taux d'incidence ayant atteint 900 cas pour 100 000 habitants en Auvergne-Rhône-Alpes. Le critère de jugement principal est la Durée Moyenne de Passage (DMP) de ces patients au sein des Urgences. Au total, 1528 patients (sex ratio : 1 ; âge : 73 ± 19 ans) ont été inclus : 410 (27 %) ont bénéficié d'une PCR rapide, 1118 (73 %) d'une PCR standard. Le diagnostic d'infection à SARS-CoV2 a été retenu chez 15 % (n = 229) des patients de la cohorte, dont 61.1 % (n = 140) avec une pneumopathie, sans différence significative selon le type de PCR (p = 0.127). Comparativement aux PCR standards, les PCR rapides ont été plus fréquemment utilisées sur la permanence des soins (37.8 % contre 27.6 % la nuit, p < 0.001 et 34.1 % contre 24.2 % le week-end, p < 0.001), chez les patients hospitalisés en chirurgie, notamment pour une pathologie digestive (10 % contre 4.7 %, p < 0.001), les patients les plus graves (5.6 % contre 2.7 % des patients classés CCMU 5, p = 0.006) et les patients transférés à l'extérieur (18.5 % contre 14.3 %, p = 0.043). Le délai de rendu des PCR rapides était de 2h42 (IC 95 % [2h29 – 2h54]) et de 6h13 (IC 95 % [6h02 – 6h24]) pour les PCR standards. La DMP des patients ayant bénéficié d'une PCR rapide était significativement plus courte de 42 minutes comparativement à la DMP de ceux ayant bénéficié d'une PCR standard (7h43 contre 8h25, p = 0.002). Ce travail montre que l'apport d'une technique de rendu de PCR rapide diminue la DMP aux Urgences par rapport à la PCR standard. D'autres travaux pourront étudier l'impact du rendu de ces PCR rapides sur le devenir hospitalier des patients, notamment en terme de Durée Moyenne de Séjour et de mortalité.