Pieros

Plus de 80% de la population carcérale française est fumeuse et ainsi particulièrement exposée aux conséquences néfastes du tabagisme sur la santé. Bien qu'étant un contexte difficile, la détention peut constituer une opportunité d'amorcer un sevrage tabagique avec l'aide d'un professionnel de santé. L'objectif de ce travail est d'élaborer et d'étudier la faisabilité de la mise en œuvre d'un programme d'entretiens en vue d'un accompagnement au sevrage tabagique en milieu carcéral. Le programme comporte un entretien de bilan de consommation suivi de 4 entretiens motivationnels. Des substituts nicotiniques sont proposés aux patients. Les patients ciblés par l'étude sont des fumeurs réguliers atteints d'asthme ou de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), incarcérés à la maison d'arrêt de Lyon-Corbas. Parmi 42 patients répondant aux critères d'inclusion, 28 ont été informés de la démarche et 25 ont été vus en entretien entre le 31 mai et le 27 septembre 2021. Dix-huit patients se sont rendus au 2e entretien du programme et 3 patients ont poursuivi l'étude jusqu'au 5e entretien. Six patients ont pu être suivis pendant plus d'un mois et tous ont réduit significativement leur consommation de tabac. Le sevrage partiel s'explique par l'enfermement et l'ennui des patients qui sont des obstacles à un sevrage total. Les patients ont montré un intérêt pour la démarche et ont évalué son utilité à 8 sur 10, encourageant ainsi à pérenniser la démarche au sein de l'établissement.