Pieros

Si la psychiatrie publique ne peut répondre, est-il possible de trouver des psychiatres à l’extérieur de l’institution hospitalière, dans l’exercice libéral ? C’est l’hypothèse de ce projet, financé par l’Agence Régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes en 2016 puis reconduit en 2017. Il importe, dans une perspective de santé publique, de reconnaître la psychiatrie libérale comme faisant partie de l’offre de soin de droit commun. En effet, les consultations peuvent être remboursées par la sécurité sociale dès lors que les droits à la CMU ou à l’AME sont ouverts.Ainsi, nous déclinerons notre travail sous plusieurs axes. Nous définirons d’abord sous un angle quantitatif les ressources en santé mentale sur le territoire Auvergne-Rhône-Alpes et analyserons leur difficile adéquation avec les besoins locaux dont témoignent les centres d’hébergement. Nous verrons ensuite comment les prises en charges en santé mentale sont durement impactées par les procédures administratives et juridiques liées au droit des étrangers. Nous réfléchirons ensuite à l’activité des professionnels partenaires impliqués dans l’aide aux migrants, travailleurs sociaux en centre d’hébergement comme professionnels en santé mentale travaillant à l’hôpital public. Nous analyserons ensuite le concernement et les réflexions actuels des psychiatres libéraux sur les possibilités d’une meilleure prise en charge des migrants précaires en région Auvergne-Rhône-Alpes par la psychiatrie libérale. Se faisant, nous réfléchirons à la question suivante : comment, à un niveau plus collectif, la prise en charge des migrants participe-t-elle d’une reconfiguration de la santé mentale généralement, et plus spécifiquement de l’institution ?