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Complications cliniques et psychiatriques à long terme des patients ayant été traités pour un lymphome à l’âge pédiatrique entre 1987 et 1999 en région Rhône-Alpes.

2023
Santé
Auteurs Physiques
  • ALLOUCHE-TAMIM (Naoual)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
  • Université de St Etienne
Résumé
Les cancers pédiatriques ont une incidence estimée à 1750 nouveaux cas diagnostiqués chaque année en France et représentent 1 % des cancers tous âges confondus. Les progrès dans la prise en charge des patients ont permis une amélioration de la survie à 5 ans (80 %). Le suivi à long terme représente un enjeu majeur de santé publique Les lymphomes représentent la 3éme cause de cancer chez l'enfant avec une incidence de 10 à 15 % et peu d'études s'intéressent spécifiquement au devenir de ces patients. L'objectif vise à étudier les séquelles physiques et psychiatriques mises en évidence â l'âge adulte chez les patients qui ont été traités pour un lymphome pédiatrique dans la région Rhône-Alpes entre 1987 et 1999 et comparer leur qualité de vie et les complications psychiatriques aux données de la population générale. L’Association du registre des Cancers de l’Enfant en Région Rhône-Alpes (ARCERRA) a coordonné deux études, multicentriques et prospectives, de Suivi à Long Terme en Oncologie appelées SALTO I et 2 afin d’évaluer les complications à long terme des cancers pédiatriques Dans ce travail, les patients inclus devaient avoir été traité pour un lymphome diagnostiqué avant l’âge de 15 ans, entre le 1er janvier1987 et le 31 décembre 1999 et être domiciliés en région Rhône-Alpes au moment du diagnostic. Les patients ont répondu à un auto-questionnaire suivi d’une consultation médicale et d’un entretien psychologique avec réalisation d'un hétéro-questionnaire. Sur les 196 patient, contactés, 59 patients ont bénéficié de la consultation médicale (26 femmes et 33 hommes). Le taux de participation â l'étude était supérieur chez les femmes avec 47 % de participation contre 23 % pour les hommes. L'âge moyen au moment du diagnostic était de 9.1 ans et de 29.2 ans au moment des consultations SALTO soit un recul d'une vingtaine d’années. Trente-trois pour cent présentaient une maladie de Hodgkin, 32 % un lymphome de Burkitt, 30 % un lymphome non spécifique et 22 % un lymphome malin non Hodgkinien Le traitement reposait principalement sur la chimiothérapie et la radiothérapie. Ces traitements étaient dans la majorité des cas combinés. Un lien significatif a été démontré entre la participation â l'étude et le sexe féminin. Aucun autre lien significatif entre la participation â l'étude, le type de lymphome et les traitements reçus par les patients n'a été démontré. Quatre-vingt quinze pour cent présentaient au moins une séquelle physique. Il a été mis en évidence que 31 patients (50 %) avaient au minimum une séquelle sévère. Les principales séquelles physiques étaient respiratoires (34 %), nutritionnelles (29 %), endocrinologiques (27 %), dentaires (25 %) et cutanées (31 %). Quatre-vingt treize pour cent des patients ont réussi à concevoir un enfant lorsqu'ils le désiraient notamment avec l’aide des techniques de restauration de la fertilité Cette étude a mis en évidence une corrélation entre le sexe féminin et une moins bonne qualité de vie. Aucun lien significatif n’a été mis en évidence entre la qualité de vie, le type de lymphome et les traitements reçus par les patients. La cohorte présente un meilleur fonctionnement physique que la population générale. Elle présente des résultats supérieurs, dans tous les domaines composant le score global de qualité de vie, en comparaison aux patients guéris d’un cancer pédiatrique. Les séquelles respiratoires, endocrinologiques et ORL ont tendance à diminuer la qualité de vie. 47 patients avaient participé â l’entretien psychologique et 31 (66 %) ont présenté au moins un trouble psychiatrique dans leur vie contre 31 9 % dans la population générale. Les principaux troubles psychiatriques sont les troubles de l'humeur (36 %), les troubles anxieux (45 %) et les addictions (55 %). La phobie sociale est le trouble le plus présent chez les patients au moment de l’étude. Les patients ayant été traités pour un lymphome dans l'enfance sont plus à risque de développer des séquelles physiques ou psychiatriques à long terme. Il parait donc primordial de mettre en place un suivi à long terme systématique pour prévenir et limiter l 'apparition de ces séquelles. Les professionnels de santé doivent inciter leurs patients à poursuivre le suivi tout au long de leur vie afin de dépister le plus précocement possible les séquelles futures et d'en limiter leur retentissement sur le long terme.
Accès à l'étude

Thèse de médecine (59 p.) – Lieu de consultation : BU de St-Etienne

*L'astérisque indique les organismes ayant changé de dénomination ou ayant cessé leur activité.


Pour compléter ces informations, n'hésitez pas à interroger également la partie Indicateurs et Répertoires