Pieros

Le mélanome cutané ne représente que 4 % des cancers cutanés mais il est responsable de 97 % des décès de par son potentiel métastatique élevé. Si la mortalité tend à se stabiliser, l'incidence est en constante augmentation depuis 40 ans. Une prise en charge précoce des patients conditionne les chances de survie qui évolue inversement à l'épaisseur de la tumeur, représentée par l'indice de Breslow, facteur histopronostic le plus impactant. Cette étude a évalué l’impact de la variation de la démographie médicale sur les modalités d'adressage et les caractéristiques histopronostics (indice de Breslow et stade TNM) des mélanomes pris en charge dans le service de dermatologie du CHU de St Etienne lors des période 2004-2008 versus 2017-2022 (1053 tumeurs). La baisse de la démographie médicale dermatologique, au cours des 15 dernières années, a dégradé les délais diagnostics et les caractéristiques histopronostics du mélanome dans le bassin de santé Ligérien ; celle-ci a eu pour conséquence une augmentation du délai de prise en charge des mélanomes et un déplacement de cette prise en charge vers les médecins généralistes, contraints de pallier le manque de dermatologues et se retrouvent à exercer un métier auquel ils n'ont pas été formés : le diagnostic de mélanome débutant. Dans notre étude, la différence majeure entre les 2 périodes étudiées, porte sur l'indice de Breslow avec une augmentation du diagnostic des tumeurs de forte épaisseur avec indice de Breslow supérieur à 4 millimètres et diminution de celles de faible épaisseur. Le parcours de soin actuel aboutit donc à un retard diagnostic impactant directement le pronostic des patients et devient un véritable enjeu de santé publique.