Pieros

Les pathologies cardiovasculaires sont la première cause de décès dans le monde. Elles dépendent de facteurs de risque, dont certains sont modifiables. L'intérêt de la prévention parait donc majeur vis-à-vis de ces derniers. Le risque cardiovasculaire global est la probabilité de développer une maladie cardiovasculaire dans un temps donné en fonction de l'ensemble de ces facteurs de risque. L'objectif de ce travail était de décrire les méthodes et outils utilisés pour définir le risque cardiovasculaire global en prévention primaire au travers d'une enquête de pratique par questionnaire auto-administré adressé par mail aux médecins généralistes de Haute-Savoie via le conseil de l'Ordre des médecins de ce département. Sur les 755 médecins contactés, 80 ont répondu au questionnaire. Sur les 80 réponses obtenues, 48 étaient complètes et ont finalement été inclues dans l'étude. Vis-à-vis de l'évaluation du risque cardiovasculaire global, les conditions d'évaluation initiale sont multiples : renouvellement d'ordonnance, réponse objective au questionnement d'un patient, rédaction d'un certificat. Le renouvellement de l'évaluation a lieu lors d'évènements intercurrents dans l'histoire médicale du patient ou selon une fréquence temporelle donnée. Les facteurs de risque toujours pris en compte pour plus de trois quarts des médecins répondeurs sont l'âge, le sexe, l'hérédité, le tabac, l'hypertension artérielle, le diabète et les dyslipidémies. Deux tiers des médecins utilisent un score pour évaluer le risque cardiovasculaire global quand près d'un tiers y procède via une sommation des facteurs de risque. L'évaluation du risque cardiovasculaire est un outil de prévention et de suivi du patient. Il peut servir de base à l'éducation thérapeutique. L'outil est décrit comme synthétique et reproductible, facilitant le suivi du patient mais la non prise en compte de certains antécédents, la limitation à une certaine classe d'âge mais aussi la potentielle variabilité temporelle des données utilisées pour son calcul ont été critiquées. Les recommandations ont été décrites comme nécessitant le fait d'être actualisées. Le concept de risque cardiovasculaire global a été présenté comme motivant et pédagogique, pouvant faciliter le dialogue entre le médecin et le malade. La facilitation de la communication interprofessionnelle mais aussi de la prise en charge thérapeutique par son emploi en pratique clinique ont été avancées mais l'évaluation a en revanche aussi été décrite comme chronophage et pouvant aboutir à la multiplication d'examens complémentaires jugés parfois non nécessaires. Une formation spécifique des médecins à son utilisation est aussi apparue comme souhaitable. Les recommandations antérieures sont décrites comme complexes et peu synthétiques mais le développement récent des scores SCORE2 et SCORE2OP ainsi que l'existence actuelle d'un groupe de travail de la Haute Autorité de Santé sur le thème de la prise en charge en médecine de premier recours du risque cardiovasculaire global semblent être des sources d'intérêt à venir pour y faciliter le recours effectif.