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Les représentations et la prise en charge du deuil par les médecins généralistes en Drôme et en Ardèche.

2023
Santé
Auteurs Physiques
  • JACOB (K.)
Organismes Producteurs
  • Université de Lyon
Résumé
Le deuil est une expérience inévitable dans la vie de chaque être humain. C'est un sujet relativement peu développé en médecine générale, malgré toutes les difficultés rencontrées lors de sa confrontation. Nous avons souhaité apporter une nouvelle réflexion non seulement sur la prise en charge du deuil par le généraliste, mais aussi sur son propre vécu du deuil, son expérience et ses peurs. Nous avons effectué une étude qualitative via treize entretiens semi‐dirigés des médecins généralistes en Drôme et en Ardèche. La plupart des médecins interrogés ont pu éprouver un deuil professionnel à la suite de la disparition de leur patient. Le médecin doit souvent faire face au double deuil : celui de son patient décédé et en parallèle celui de la famille du défunt. La submersion dans la souffrance de la personne endeuillée peut être plus difficile à traverser pour le praticien que le décès du patient lui‐même. Le médecin doit également faire le deuil de sa toute‐puissance médicale, parce que malgré le fait de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires, il ne peut pas empêcher l'arrivée de la mort. Cela peut engendrer un sentiment d'échec, d'impuissance et de culpabilité. La mort peut être vécue comme une injustice d'une part, mais parfois aussi comme une délivrance et un soulagement si la souffrance du patient n'a pu être abrégée, comme dans le cas d'un suicide. La prise en charge du patient endeuillé est basée sur la relation médecin patient avec la notion d'humanité en termes d'empathie, pour pouvoir comprendre la personne qui est en profonde souffrance, sans sombrer avec elle. Néanmoins, la distance relationnelle avec le patient est ténue et indépendante de notre volonté, c'est le principe de réalité et de nature humaine. Le deuil vécu par le praticien est une source de souffrances, car la perte arrache une partie de lui‐même, en constituant sa part manquante. Mais il est aussi une richesse, permettant une meilleure compréhension du patient et une source de développement professionnel, psychique et moral du médecin, en apprivoisant l'inéluctable : la mort.
Accès à l'étude
*L'astérisque indique les organismes ayant changé de dénomination ou ayant cessé leur activité.


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