Pieros

Le cancer du sein est le premier cancer féminin en termes d'incidence et de mortalité aujourd'hui en France. Son dépistage est soit organisé soit individuel, selon des critères définis par l'HAS en 2014. En parallèle, l'activité des centres d'oncogénétique est en augmentation quasi constante depuis leur création. L'objectif de cette thèse est d'évaluer les pratiques des médecins généralistes de la région Auvergne-Rhône-Alpes concernant le dépistage individuel du cancer du sein et l'adressage en consultation d'oncogénétique. Il s'agit d'une étude quantitative descriptive via un questionnaire diffusé auprès des médecins généralistes de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il comporte 4 vignettes cliniques courtes et concrètes. Une analyse descriptive puis univariée concernant le dépistage et l'adressage en oncogénétique ont été réalisées. Seulement 1,8% des répondants n'ont jamais prescrit de dépistage individuel. Ce dernier semble toutefois réalisé de manière peu conforme aux recommandations HAS avec un score moyen obtenu de 1,9/5 pour le dépistage. Les scores les plus élevés étaient plus fréquents chez les moins de 35 ans (p = 0,02). Les résultats sont meilleurs concernant l'adressage en oncogénétique avec un score moyen de 3,1/4. 62% des généralistes déclarent y avoir déjà envoyé un patient, pour un cancer de la famille seins/ovaires dans 93,8% des cas. Le score d'Eisinger est mieux connu par les médecins ayant obtenu les meilleurs scores concernant le dépistage (p = 0,02), sachant que 18,2% des répondants ont déclaré le connaître. De plus, les généralistes qui ont eu un bon résultat au score du dépistage en ont également eu un bon à celui de l'adressage (p = 0,002). Enfin, les antécédents familiaux semblent plus souvent renseignés dans le dossier médical par les médecins qui ont moins bien répondu aux questions sur le dépistage (p = 0,041). Il ressort de cette étude que les pratiques concernant l'adressage en consultation d'oncogénétique sont plus conformes aux recommandations de l'HAS que la prescription de dépistage individuel. Il pourrait donc être intéressant de créer des outils pour améliorer le dépistage et l'orientation des patientes à haut ou très haut risque de cancer du sein. Une meilleure identification des facteurs de risque semble en tout cas d'actualité avec la perspective du développement d'un dépistage personnalisé dans le futur.