Pieros

Malgré l'évolution des techniques de diagnostics cliniques et paracliniques, l'écart entre les diagnostics cliniques et les diagnostics après autopsie reste constant et élevé. Cette étude descriptive rétrospective a été effectuée sur 272 patients décédés dans les établissements de santé de Lyon et autopsiés à l'IML entre janvier 2018 et juillet 2022. Cette étude met en évidence des non-concordances entre diagnostics cliniques et autopsiques de 41,5% selon les groupes de pathologies et de 49,8% selon les 24 pathologies de l'étude. Une fois les causes de décès cliniquement inconnues exclues, les non-concordances s'abaissent à 16,5%. L'étude du diagramme de Sankey montre que les causes de décès en lien avec les maladies de l'appareil circulatoire et celles de l'appareil digestif sont sous-diagnostiquées. Il existe une bonne concordance entre les causes de mortalité externes excepté pour les intoxications qui sont sous-évaluées. Les causes de mortalité inconnues initialement à 30,5% régressent après autopsie à 7,7%. Le risque de non-concordance est multiplié par 3,1 (p=0,012) dans les services d'urgences et par 2,3 (p=0,037) dans les services de psychiatrie, par rapport aux services de soins intensifs ; il est multiplié par 2,1 (p=0,031) dans les hôpitaux périphériques par rapport aux HCL. Le taux de non-concordances reste élevé. Certains facteurs de risques comme le décès dans les services d'urgences ou dans les hôpitaux périphériques ont été identifiés. Les causes de mortalité pourvoyeuses de confusions sont principalement en rapport avec les maladies de l'appareil circulatoire et de l'appareil digestif. L'intérêt de l'autopsie médicolégale est confirmé pour la détermination des causes du décès.