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Accès aux soins de médecine générale par les patients atteints de pathologies psychiatrique : étude observationnelle du taux de suivi par un médecin traitant des patients consultant au sein d’un centre médico-psychologique.
2023
Santé
Auteurs Physiques
- CLERET DE LANGAVANT (A.)
Organismes Producteurs
- Université de Lyon
Résumé
Les patients souffrant de pathologies psychiatriques sévères ont un risque de décès 2 à 3 fois plus élevé que la population générale. Cette surmortalité est en grande partie expliquée par une mauvaise santé physique. Plusieurs facteurs sont en cause dans cette vulnérabilité somatique, dont l'organisation du système de soin avec un moins bon accès aux différents soins somatiques, par rapport à la population générale. Cependant, il existe peu de données sur l'état des lieux du suivi de cette population par un médecin traitant. Un moins bon suivi constituerait un des freins principaux à une prise en charge somatique adaptée. Pour évaluer le taux de suivi par un médecin traitant des patients atteints de pathologies psychiatriques, et secondairement évaluer les facteurs de risque de ne pas être suivi, nous avons recueilli de mars à juin 2023, par un questionnaire adressé aux patients du CMP de Bron, les données sur la présence d'un médecin traitant et d'une consultation avec ce dernier dans les 12 mois précédents. Le reste des données permettant de décrire l'échantillon et d'analyser les caractéristiques des patients suivis et non suivis par un MT, était récupéré dans les dossiers via le logiciel informatique du CMP de Bron. Sur la totalité des 100 patients inclus, 23% des patients n'avaient pas de suivi par un médecin traitant. Les variables qui étaient significativement associées avec la probabilité de ne pas avoir de suivi par un MT était le sexe masculin (RR=3,4), le fait d'avoir entre 18 et 35 ans (RR=2,7), et enfin le fait d'avoir un traitement psychotrope administré en intra-musculaire (RR=2,7). Notre étude confirme donc que les patients atteints de pathologies psychiatriques sévères pris en charge en ambulatoire avaient un moins bon suivi par leur médecin traitant par rapport à ce qui est attendu pour eux, avec 23% de patients non suivis, chiffre probablement sous-estimé étant donné l'installation récente d'un centre de santé au sein du CMP quelques mois avant le début de l'étude qui assurait le suivi de 8% des patients de l'échantillon au moment de l'étude. L'absence de suivi par un médecin traitant peut donc participer à cette inégalité soulevée en termes de santé physique dans cette population. Par ailleurs, les patients entre 18 et 35 ans, déjà plus à risque en termes de comorbidités somatiques par rapport à la population générale, le sont davantage en l'absence de suivi médical par un MT comme retrouvé ici. Ces résultats alertent sur la nécessité de renforcer par des interventions spécifiques un suivi proactif, particulièrement pour ce public. Enfin, le nouveau dispositif de soins intégrés avec un centre de santé au sein même du CMP semble innovant et mérite d'être étudié afin d'estimer le bénéfice apporté dans le domaine.
Accès à l'étude
Thèse de médecine (disponible à la bibliothèque Universitaire de Lyon1)