Pieros

En France, malgré la multiplicité des moyens contraceptifs disponibles, le taux des interruptions volontaires de grossesse, notamment chez les femmes mineures, est stable depuis de nombreuses années. L'objectif. vise à établir la trajectoire de femmes mineures ayant réalisé une IVG sans consentement parental. Une étude qualitative par entretiens semi-dirigés, retranscrits puis analysés par thèmes, auprès de femmes mineures au moment de la réalisation d’une IVG sans consentement parental et de professionnels susceptibles de les accompagner, a été réalisée de janvier 2019 à janvier 2020 dans la Loire. L’absence d’abord de la sexualité, les interdits familiaux et un défaut de perception du risque de grossesse semblent contribuer à l’absence de contraception systématique. Une fois la grossesse constatée et la décision prise, avec ou sans consentement du partenaire, les participantes s’appuient sur les centres de planification et d’éducation à la sexualité pour réaliser l’IVG rapidement et dans le secret parental. Le choix et la présence du majeur accompagnant est parfois complexe. Lors de la prise du misoprostol pour une IVG médicamenteuse en deçà de 7 semaines d’aménorrhée, certains professionnels dans un souci de sécurisation de la mineure incitent à une hospitalisation. Des ruptures du secret ont été rapportées. Après l’IVG, la contraception médicalisée n’est pas toujours utilisée. Compte tenu de la trajectoire établie dans cette étude, il conviendrait de délivrer une information sexuelle et contraceptive spécifique aux femmes mineures qui n’en bénéficieraient pas dans la sphère familiale, en plus des informations nécessaires à tout adolescent.