Pieros

La prévalence pédiatrique des AVC est faible, mais la morbi-mortalité engendrée lors d'un AVC chez l'enfant est élevée. Chez l'enfant, les manifestations cliniques d'un AVC sont moins spécifiques que chez l'adulte et peuvent conduire à un retard diagnostic important. Notre étude vise à évaluer l'intérêt de l'IRM cérébrale en cas de symptômes neurologiques aigus. Durant l'année2014, 26 enfants se sont présentés aux urgences pédiatriques de Saint-Étienne avec des signes cliniques pouvant évoquer un AVC. Déficit sensitivo-moteur soudain et céphalées étaient les signes cliniques les plus fréquemment rencontrés. L'imagerie cérébrale réalisée était une IRM chez 25 enfants (un enfant avait bénéficié d'un scanner cérébral pour des raisons techniques) et a permis d'objectiver deux AVC ischémiques. Les principaux diagnostics différentiels étaient la migraine avec aura et les manifestations épileptiques. Outre le diagnostic d'AVC, la réalisation de l'IRM a permis de mettre en évidence un kyste colloïde rapidement pris en charge par les neurochirurgiens. Les délais d'accès à l'imagerie étaient courts (médiane de 3,7 h entre consultation aux urgences et réalisation de l'imagerie) et on n'observait pas de différence significative selon le jour de la semaine, ni selon l'heure de la consultation. Ces résultats mettent en évidence l'efficacité d'une filière AVC organisée et multidisciplinaire (urgentistes, radiologues, neuro-pédiatres). Cependant, notre étude montre aussi une tendance à un retard à la consultation médicale en cas d'AVC avéré (délai pré-hospitalier) et souligne l'importance de la diffusion des signes d'alerte d'un AVC chez l'enfant au près du grand public et des soignants n'exerçant pas en milieu spécialisé de l'AVC de l'enfant.