Pieros

Le jeu vidéo (JV) et ses pratiques ont évolué de manière exponentielle. En 2018, le trouble du JV a été reconnu par l'OMS comme une maladie. La famille étant le plus souvent à l'origine de la demande de soin, les parents peuvent se tourner vers des structures hospitalières, des consultations jeunes consommateurs ou leur médecin généraliste. Explorer le vécu et les attentes des parents qui interrogent un professionnel de santé au sujet de l'utilisation des JV par leur enfant. Etude qualitative phénoménologique par entretiens semi-dirigés conduite jusqu'à saturation des occurrences auprès de 21 parents de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Les entretiens ont été analysés indépendamment par deux chercheurs avec approche sémio-pragmatique de Peirce et triangulation des analyses. Les parents exprimaient leur souffrance, leur culpabilité et leur solitude. Ils attendaient un soutien, une écoute sans jugement, et des conseils. Face à leurs inquiétudes, ils souhaitaient une réassurance et une prescription d'examens afin d'éliminer des problèmes somatiques de santé. Le JV était pour eux un phénomène de société. Le médecin devait en être informé pour pouvoir sensibiliser les jeunes. Le médecin traitant, figure d'autorité, pouvait leur proposer des solutions et les diriger dans un parcours de soin. Les parents témoignaient du changement de comportement de leur enfant et de symptômes de dépression. Ils voyaient le JV comme une addiction et se sentaient dans une impasse quand leur enfant refusait le soin. Cela était renforcé après la majorité et ils attendaient une révision du soin en addictologie. Cette étude soulève l'importance pour le médecin traitant d'écouter et d'accompagner les parents même après la majorité de leur enfant. Des consultations de prévention pour les jeunes de 16 à 25 ans seraient une piste pour repérer les problèmes de santé et rechercher un éventuel trouble du jeu vidéo et ses comorbidités.