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La place accordée au dépistage ciblé de l’anévrysme de l’aorte abdominale par les médecins généralistes: données quantitatives et qualitatives en région Auvergne-Rhône-Alpes.
2018
Santé
Auteurs Physiques
- L'HOIA (F.)
- SCHMITT (C.)
Organismes Producteurs
Aucun organisme producteur
Organismes Commanditaires
- Université de Lyon
Résumé
En France, le dépistage de l'anévrysme de l'aorte abdominale apparaît pertinent dans une population ciblée sur le sexe, l'âge, le tabagisme actuel ou ancien et les antécédents familiaux d'AAA. La HAS et la SFMV ont émis des recommandations de bonnes pratiques à ce sujet. L'objectif de ce travail est de savoir quelle place le médecin généraliste accorde au dépistage ciblé de l'AAA. Il s'agit d'une étude menée à l'aide de deux méthodes complémentaires. La première méthode est quantitative rétrospective permettant d'étudier le nombre d'AAA diagnostiqués à la suite d'un dépistage ciblé par le médecin généraliste chez des patients porteurs d'un AAA, suivis ou opérés dans le service de chirurgie vasculaire de l'Hôpital Edouard Herriot à Lyon. La seconde méthode est qualitative par entretiens semi-dirigés de 13 médecins généralistes de la région Auvergne Rhône Alpes afin de comprendre les freins à la réalisation de ce dépistage. 10,5% des patients opérés ou suivis pour un AAA ont été diagnostiqués par dépistage ciblé prescrit par le médecin généraliste. Pour 89,5% des patients, l'AAA était de découverte fortuite. La recommandation HAS de 2012 n'est pas connue des médecins généralistes. La connaissance et l'application de cette recommandation sont freinées par de multiples raisons. La rédaction des recommandations en général est critiquée car d'évolution trop rapide et trop complexe pour la pratique en cabinet. L'AAA est perçu comme une pathologie silencieuse, difficilement diagnosticable, de découverte fortuite, avec une potentielle menace vitale imminente, semblant être anxiogène pour le médecin lui-même. La perception d'évolution inéluctable de cette pathologie peut occulter l'importance et l'existence d'une prise en charge globale du patient. Le risque supposé d'angoisser les patients inutilement est évoqué. Ces différentes perceptions interfèrent dans l'information donnée au patient et sont délétères à l'obtention de son adhésion à ce programme de dépistage. Des outils d'aide à la décision clinique pour le médecin généraliste et le patient sont nécessaires. Améliorer la diffusion des recommandations, améliorer les perceptions du médecin généraliste sur l'AAA et promouvoir ce dépistage par des campagnes d'information du grand public sont des moyens permettant de favoriser la réalisation de ce dépistage.
Accès à l'étude